Bien que plus d’un siècle se soit écoulé depuis, Cyrano de Bergerac demeure le chef-d’œuvre incontestable d’Edmond Rostand et, sans avoir rien perdu de sa verve ni de sa suprême élégance, Cyrano continue de donner « des ailes à l’enthousiasme ». Tout en s’y affirmant comme homme de théâtre, Rostand s’y révèle aussi homme de spectacle : tout dans Cyrano vibre et vit à la simple lecture ; la description même des décors suffit au lecteur pour imaginer le grouillement de l’Hôtel de Bourgogne, les fumets délectables de la rôtisserie de Ragueneau, la fureur de la guerre ou la raideur glacée du couvent.