Les arbres d'Arnaga
Un bois créé par Edmond Rostand
Tout autour du jardin à la française, Edmond Rostand a voulu créer une forêt, sorte d’écrin pour son bijou. L’ami et confident d’Edmond Rostand, Paul Faure, raconte dans son livre « Vingt ans d’intimité avec Edmond Rostand » que pour aménager son jardin, Edmond Rostand exigeait des arbres déjà âgés : « Ah ! non, qu’on ne me parle pas de ces arbres que l’on plante tout petits, qui pendant longtemps ne sont que des plumeaux, et ne poussent chaque printemps que d’un centimètre ! ».
Des arbres âgés
Rostand chercha des arbres âgés et trouva des tilleuls âgés de quatorze ans. « On les déplanta, à l’aide de treuils compliqués, et on les replanta. Après cela, des platanes, des cyprès, des ifs taillés, prirent le chemin d’Arnaga. Ce fut pendant des mois, une procession d’arbres, une allée marchante, un spectacle qui clouait d’étonnement les bons Basques, peu habitués à voir des arbres en pleine croissance déterrés et trimbalés comme des asperges. Opération compliquée, délicate, mais qui réussit à merveille. Par ce moyen, Rostand donnait de la patine à son jardin. Arnaga eut tout de suite de l’âge. »
Une particularité des arbres d’Arnaga : les Trognes
Le sanctuaire des arbres Rostand
Création d’un sanctuaire pour les vieux arbres
Ces vieux têtards sont maintenant de grands vieillards. Ils risquent à tout moment de tomber. La Ville a fait le choix de les maintenir en vie. Pour cela, leurs parties hautes vont être allégées, ainsi le poids leur sera plus facile à supporter. De la nourriture va leur être apporté par la pose de copeaux de bois et de compost. Enfin, une zone de sanctuaire va être délimitée, interdisant aux passants d’y circuler. Ainsi ces vieux arbres pourront encore se faire contempler pendant quelques décennies.
Un vieil arbre devenu une niche écologique
Certains arbres du bois ont perdu de leur vigueur. Ces vénérables vieillards n’ont plus les belles branches de leur jeunesse. Pour des raisons de sécurité, il a fallu dû les amputer de leurs grandes charpentières. Âgés de plus de 200 ans, certains d'entre eux sont aujourd’hui mourants. Mais en bon génie du parc, ils ont changé de mission et sont devenus des protecteurs des autres arbres, de végétaux et des animaux d’Arnaga.
Ces grands chênes représentent désormais des niches écologiques. Il a été choisi de les conserver pour attirer et abriter les insectes. Les coléoptères s’attaquent en priorité aux arbres dépérissants. Ils protègent ainsi les autres arbres à proximité. Ils servent d’habitat aux insectes dans leurs trous ou sous leur écorce décollée. Dans leurs cavités, ils abritent des oiseaux nocturnes, comme les chouettes, ou des mammifères comme les chauves-souris.
Ils servent aussi d’hébergement pour des espèces végétales, comme le laurier ou le noisetier qui se nourrit du bois qui s’est décomposé en humus au cœur de son tronc, appelé épiphyte.
Les insectes xylophages se nourrissent de leur seconde écorce, l’aubier. Parmi eux on trouve des coléoptères comme le Capricorne, dont la larve fait ces énormes tunnels dans le tronc.
Ces arbres représentent désormais un milieu riche en interactions. Les coléoptères dégradent le bois. Les mulots mangent les coléoptères. Les chouettes se nourrissent des mulots.Paradoxalement, ils hébergent une plus grande diversité d’espèces que lorsqu’ils étaient en bonne santé.
Qu’est-ce qu’un têtard ?
Le bois récolté sert pour le feu du boulanger, la charbonnette. Cette taille permet également de récolter les glands. Suite à cette coupe, l’arbre stressé produit par la suite de « bonnes glandées » pour la nourriture des animaux.
L'arboretum
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Label "Arbres remarquables" pour Arnaga
Agé de plus de cent ans, le parc fait l’objet d’un véritable lifting dans le cadre d’une programmation de trois ans. Cette opération bénéficie du soutien de la DRAC Aquitaine, du Conseil Régional d’Aquitaine, du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques. Ce programme comprend notamment la prise en charge des arbres du domaine.
Remise du label "Arbres remarquables de France"